Les pays développés, gros consommateurs de produits de la pêche et de l’aquaculture, sont nombreux à être importateurs nets de ces produits. C’est le cas de la France. On argue de ce déficit commercial pour soutenir que les politiques nationales doivent aider la pêche et favoriser le développement de l’aquaculture1. C’est une position aberrante. Le niveau de consommation de poisson du Français moyen ne peut pas être généralisé à chaque habitant de la planète, la terre n’y suffirait pas. De tels niveaux de consommation ne peuvent exister que pour une minorité de privilégiés, au détriment du reste des humains et du monde vivant dans son ensemble. En outre, toute politique favorisant la pêche ou la pisciculture a pour effet induit d’accroître la souffrance animale.
Pour ces raisons, il est nécessaire au contraire d’adopter des mesures permettant de réduire la production et la consommation d’animaux aquatiques, couplées à des politiques d’aide à la reconversion pour les travailleurs des filières amenées à décliner.
Au niveau individuel, les consommateurs peuvent réduire ou supprimer leur consommation de poisson. D'un point de vue nutritionnel, on considère que les poissons sont des sources intéressantes de protéines et d'acides gras oméga-3. On peut trouver des protéines dans des végétaux tels que les légumineuses (lentilles, haricots secs, soja, pois chiches, pois...), les oléagineux (noix, amandes, noisettes...), les céréales. On trouve des oméga-3 en quantité notable dans l'huile de colza, les noix, le soja, le lin (huile et graines).
L'huile de micro-algues, qui contient les mêmes acides gras que les poissons (EPA et DHA), peut avantageusement remplacer le poisson gras et l'huile de poisson comme source d'acides gras oméga-3 "à longue chaîne", notamment chez les femmes enceintes chez qui le mercure que l'on trouve dans certains poissons contaminés peut poser des problèmes.
- Le projet de loi de modernisation agricole 2010 de la France prévoit ainsi de favoriser le développement de l’aquaculture.