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L'impact de la viande sur les humains, les animaux et l'environnement

Gaspillage et pollution de l’eau

  • La production de viande et d'œufs nécessite plus d'eau que celle des légumineuses et des céréales.
  • L'élevage émet des quantités importantes de nitrates, phosphates et autres substances qui s'accumulent dans l'eau et provoquent la prolifération des algues vertes.
  • Près de 80 % des émissions d'ammoniac proviennent de l’élevage. L'ammoniac se dissout dans les précipitations et provoque des pluies acides.
  • Les élevages bretons émettent autant d'excréments que 60 millions d'habitants et ces excréments sont répandus sans traitement sur le sol et polluent les eaux souterraines.

icône viande.info représentant le gaspillage et la pollution de l'eau imputées à l'élevage

Gaspillage d’eau

La Terre a un stock d’eau limité, une ressource qui est indispensable à la production de nourriture. La FAO estime que la croissance des besoins en eau de l’agriculture d’ici 2050 est globalement soutenable (FAO, 2015), avec cependant une quinzaine de précisions, dont celles-ci :

  • Certaines régions du globe risquent d’être confrontées à des sécheresses et pénuries d’eau.
  • L’agriculture est et sera le secteur d’activité le plus gourmand en eau, elle doit donc maximiser son efficacité.
  • Le réchauffement climatique va nécessiter des adaptations techniques pour limiter ces besoins croissants en eau.

La quantité d’eau utilisée lors de la production des aliments est une donnée complexe et difficile à estimer. On sépare généralement cette eau en trois catégories : l’eau bleue qui représente l’eau douce des nappes phréatiques, des rivières, etc ; l’eau verte qui représente l’eau de pluie ; l’eau grise étant l’eau nécessaire pour absorber les polluants générés lors de la production.
On entend souvent qu’environ 15 000 litres d’eau sont nécessaires à la production d’un kg de viande de boeuf. C’est vrai, mais il s’agit à plus de 90 % d’eau de pluie : étant donnée la surface occupée par les pâturages, cela n’a rien d’étonnant. Comme les pâturages ne sont pas toujours des terres cultivables, il peut paraître plus juste de ne prendre en compte que l’eau bleue et l’eau grise pour faire un comparaison entre productions animales et végétales.
Pour plus de précision, il est préférable d’exprimer les chiffres en litre d’eau par kg de protéines et non d’aliment.

En moyenne, il faut donc 7900 l d'eau pour obtenir 1 kg de protéines carnées contre 4650 l pour 1 kg de protéines végétales. Si les chiffres sont moins spectaculaires si on ne compte pas l’eau de pluie, on voit qu’à l’exception du lait, les protéines animales sont plus coûteuses en eau que leurs équivalentes végétales. (Mekonnen and Hoekstra, 2012)
Pour ce qui est des matières grasses, cette même étude montre qu'en termes de consommation d'eau, il est nettement plus avantageux d'utiliser des cultures végétales telles que le colza et le tournesol, plutôt que des produits d'origine animale.
Une des pistes pour réduire la consommation d’eau par l’agriculture est donc de végétaliser notre alimentation et d’encourager une transition des productions animales vers des cultures végétales.

Pollution des eaux

L’élevage, y compris la pisciculture, est la plus grande source de polluants de l’eau : principalement à travers les déchets animaux, les antibiotiques, les hormones, les produits chimiques des tanneries, les engrais et les pesticides utilisés pour les cultures fourragères... (FAO, 2006, part V).

L'eutrophisation, c'est-à-dire l'accumulation dans l'eau des nitrates, du phosphore et d'autres nutriments, est responsable de la prolifération des algues vertes et de la dégénération des récifs coralliens. Cette eutrophisation cause la mort de nombreux animaux sauvages aquatiques (Ménesguen et al., 2001) et de quelques animaux domestiques. L’élevage y contribue de façon directe par les rejets de lisiers et indirecte par l’excès d’engrais apportés aux cultures de céréales destinées à nourrir le bétail.

La gestion des déjections animales dans les élevages intensifs provoque l'infiltration (lessivage) des nitrates et des agents pathogènes dans les nappes phréatiques, qui met souvent en péril les réserves d’eau potable (FAO, 2005).

Pluies acides

Les émissions d’ammoniac (NH3) sont à 95 % d’origine agricole, dont 80 % proviennent de l’élevage (Portejoie et al., 2002).
Ce gaz très soluble dans l'eau se dissout dans les précipitations sous forme d'ammonium (NH4+), un ion acide, l'une des principales causes des pluies acides.

Les pluies acides perturbent la photosynthèse (les plantes utilisent la lumière pour se nourrir) et détruisent les éléments nutritifs du sol, causant le dépérissement forestier. Le dernier rapport européen de l'ICP Forests indique une acidification croissante des sols forestiers en Europe : à l'exception des sols très acides qui sont en recul, tous les autres sols acides le deviennent de plus en plus. En raison d'un trop grand apport en azote, 14 % des sols forestiers présenteraient des déséquilibres au niveau de leur composition, à cause notamment des émissions d'ammoniac. La situation française semble être l'une des pires. (Commission Européenne, 2011).
Les lacs, les fleuves, les ruisseaux et les rivières sont eux aussi altérés par les pluies acides : on observe une réduction et une disparition d’espèces aquatiques, très sensibles au changement de pH (EPA, 2012).

Au Canada, sur 160 000 lacs de 10 hectares ou plus étudiés, 19,4 % étaient acides et 51 % en train de le devenir (Dupont, 2004).

Et en France ?

La France est le second pays émetteur d’ammoniac en Europe (EEA, 2016, p. 47, tableau 3.7.). Ces émissions sont à 97 % d’origine agricole, dont 75 % proviennent des élevages (Martin et Mathias, 2013), qui génèrent près de 300 millions de tonnes de déjections animales par an (IFEN-SCEES, 2005, p.53); dont la moitié est épandue dans les champs.

Les émissions de GES dans le monde.

Les émissions de GES en France.

Les recommandations des experts de l'environnement sur la réduction de la consommation de viande.

Bibliographie



1. Les différents segments pris en compte sont l’abreuvement des animaux et l’entretien des locaux, les abattoirs et industries agroalimentaires, les tanneries et l’irrigation des cultures fourragères (Fao, 2006, pp. 128-135).
Le Monde22 novembre 2023https://www.lemonde.fr/climat/article/2023/01/22/pour-atteindre-la-neutralite-carbone-il-faut-manger-beaucoup-moins-de-viande_6158853_1652612.html« Pour atteindre la neutralité carbone, il faut manger beaucoup moins de viande »
Le Parisien27 avril 2022https://www.leparisien.fr/societe/grippe-aviaire-une-nouvelle-video-de-lassociation-l214-denonce-lenfouissement-massif-doiseaux-en-vendee-27-04-2022-6LY637HCF5B6PCIDUGYVKAMJLU.phpGrippe aviaire : une nouvelle vidéo de l’association L214 dénonce l’enfouissement massif d’oiseaux en Vendée
Sud-Ouest27 avril 2022https://www.sudouest.fr/societe/animaux/video-grippe-aviaire-l214-denonce-l-enfouissement-de-milliers-de-cadavres-de-volailles-en-vendee-10740793.phpGrippe aviaire : L214 dénonce l’enfouissement de milliers de cadavres de volailles en Vendée
Radio-Canada09 avril 2022https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1875172/analyse-giec-solutions-gouvernement-guilbeault-mesures?GIEC : les solutions sont là, qu’est-ce qu’on attend?
France 3 Pays de la Loire05 avril 2022https://france3-regions.francetvinfo.fr/pays-de-la-loire/vendee/grippe-aviaire-l214-diffuse-des-images-de-gazage-de-poulets-dans-un-elevage-intensif-de-vendee-2518248.htmlGrippe aviaire : L214 diffuse des images de gazage de poulets dans un élevage intensif de Vendée

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